« Tous pareils », « cela ne sert à rien », « ils n’écoutent pas », « Ma voix ne compte pas »...que de fois n’avons-nous entendu ce genre de remarque !?
Et effectivement, à voir le compte rendu de la « grande consultation nationale », force est de constater qu’après 22 semaines de mobilisation des Gilets Jaunes le pouvoir répond une nouvelle fois par le mépris. Un seul exemple: à l'exigence assez emblématique de justice fiscale représentée par la revendication du rétablissement de l’ISF, le gouvernement traduit cela par de nouveaux cadeaux fiscaux pour les plus riches.
Face à ce mépris, face à cette arrogance de classe, la tentation est grande de renoncer. Faire renoncer à espérer c’est bien l’objectif de ce gouvernement, et cela avec d’autant plus de détermination qu’il sent bien que le sentiment d’impuissance a reculé. C’est ce qu'illustre avec force le beau documentaire « J’veux du Soleil ».
Lutter contre le renoncement, contre la résignation, c’est aussi faire reculer la tentation, très forte, de l’abstention. Un peuple qui « s’abstient » c’est le rêve du patronat et des tenants du système. Il est d’ailleurs très symptomatique que notre démocratie « représentative » (ou ce qu’il en reste) s’accommode très bien des taux d’abstention de plus en plus élevés.
L’annonce pour les Européennes d’un nouveau record en ce domaine (60%) est une bonne nouvelle pour Macron, qui ne manquera pas de traduire un bon score comme le “renouvellement” de la confiance par les urnes.
Le 26 mai, s’abstenir c’est permettre à Macron de réaliser un hold up démocratique.