C’est la « grande ambition » du gouvernement, un objectif qui constitue une véritable obsession : faire en sorte que les retraites ne représentent pas plus de 14 % du PIB. Un chiffre arbitraire, tout autant que l’affaire des 3 % des déficits budgétaires décidés par l’Union Européenne, mais qui en définitive vise à « enfermer » les retraites dans un étau budgétaire intouchable. Et cela au nom de deux dogmes libéraux : « l’équilibre budgétaire » et le « coût du travail ».
Cet objectif vise en réalité à sanctuariser les revenus du Capital afin de ne pas les mettre à contribution pour l’effort de solidarité.
Pour y parvenir et si l’on s’en tient aux dogmes libéraux, mécaniquement nous allons assister à une paupérisation des 60 ans et +.
D’ici 2035, les prévisions de l’INSEE sont assez claires : la part des 60-64 ans dans la population française va baisser et passer de 6,1 % à 5,6 %, mais celle des 65 ans et + va passer de 20,1 % à 25 %. En refusant de consacrer une part plus importante de la richesse nationale aux retraites le gouvernement, comme les précédents, tente de repousser le plus tard possible le départ à la retraite, même si la précarité des plus de 55 ans ne cesse d’exploser. (Pas encore à la retraite, et souvent, en particulier dans le privé, écarté de l’emploi…).
Pourtant des solutions alternatives existent, les possibilités de financement sont réelles. Mais aux yeux de nos gouvernants elles ont un tort majeur : celui d’amputer la part des revenus du Capital et donc d’en réduire la part dans le PIB.
Voilà le vrai problème de notre société et l’enjeu du dossier des retraites, ce n’est pas celui du soi-disant « coût du travail », mais bien le « coût du Capital »
Robert Injey