Et celui-là, il est de taille. Christian Estrosi cherche par tous les moyens à jouer l’apprenti sorcier avec la reconnaissance faciale, se mettant même la CNIL à dos, mais la commission européenne serait sur le point d’interdire pour les cinq années à venir cette technologie. Alors que des forces politiques et des associations se mobilisent, comme à Nice, contre le déploiement de cette technologie d'intelligence artificielle (IA) dans les villes et dans l’espace public, cette annonce devrait mettre un terme (provisoire) à des dérives multiples. Personne pour l’instant ne maîtrise vraiment le monstre technologique qui est en train de prendre forme. Même le patron de Google y va de sa mise en garde. Dans des propos rapportés par Les Echos cette semaine il pointe: «Il y a de réelles inquiétudes concernant les potentielles conséquences négatives de l’IA, des deepfakes jusqu’aux utilisations néfastes de la reconnaissance faciale».
Cette position n’est pas totalement innocente, la Chine domine aujourd’hui cette technologie et équipe actuellement plus de 60 pays. En Chine plus de 20 millions de caméras sont installées, jusque dans des salles de cours pour identifier les élèves qui sèchent ou qui somnolent!
Christian Estrosi n’est pas en reste quand il voulait installer dans le tramway un système de reconnaissance faciale qui détecte les émotions.
Les enjeux dans ce dossier sont nombreux, il y a les libertés individuelles, il y a la maîtrise des données. A titre d'exemple Clearview a amassé une base de données de plus de 3 milliards de visages.
A côté des dérives possibles avec les technologies actuelles, le célèbre roman de George Orwel, «1984» apparaît comme un conte pour enfants.
Il y a urgence à stopper ces dérives et à empêcher les apprentis sorciers, comme Christian Estrosi, de nous plonger dans un totalitarisme technologique.
Robert Injey