Nous y voilà le pays est confiné !
Chacun chez soi, pas de déplacements autorisés sans une raison valable, des transports en commun au ralenti, des avions cloués au sol, une industrie quasi à l’arrêt, des frontières fermées, sans parler des personnes qui ont fait des stocks de nourriture chez elles comme si nous étions en pleine 3e guerre mondiale… Nous en avons au moins pour 15 jours d’après les spécialistes, mais le gouvernement se garde bien, pour l’instant, d’annoncer une date de fin de confinement.
Dans l’immédiat, chacun s’organise pour faire face, à commencer par les hôpitaux. Des années de politiques de réduction de moyens, de lits et de personnels ont fragilisé notre système de santé. Aujourd’hui, c’est la mobilisation générale, à commencer par celle des personnels hospitaliers en première ligne pour faire face.
C’est en période de crise que l’on juge du bien-fondé des politiques. C’est dans ces cas-là, bien souvent, que les uns et les autres peuvent connaître des moments de lucidité (souvenons nous de la crise financière de 2008). Dans un de ces rares moments de lucidité, le président Macron déclarait jeudi dernier : « Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite, sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence, ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle. (...) Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. »
Quand cette crise sera passée et, en attendant la prochaine, nous n’aurons de cesse de rappeler à Emmanuel Macron et à d’autres ce moment de lucidité…
Robert Injey