Le drame qui vient de frapper les Alpes-Maritimes est terrible et s’inscrit dans la suite des nombreuses catastrophes que nous connaissons depuis des années dans notre département suite à des intempéries sans cesse plus violentes. Passé le moment de l’urgence, de la réponse aux besoins immédiats que pose ce drame, passé le moment où les projecteurs des médias nationaux sont braqués sur nos vallées et où les promesses sont de mise, viendra le temps, long, très long, de la reconstruction. Ne tardons pas trop aussi à tirer des enseignements de cette crise pour aujourd’hui et pour demain. Au moins trois aspects devraient nous interpeller :
- La solidarité existe. Il est dommage qu’elle ne s’exprime que dans des moments aussi dramatiques. À l’heure des repliements identitaires et de la prééminence des intérêts d’une petite minorité sur l’intérêt général, la solidarité doit être de tous les instants. Cela d’autant plus dans un monde où les incertitudes sur les lendemains n’ont jamais été aussi vives.
- Les services publics sont indispensables. Une nouvelle fois une crise montre leur incontournable nécessité. Un exemple symbolise cela, c’est celui de la ligne Nice-Cuneo. Depuis des années la SNCF et d’autres n’ont de cesse de s’en débarrasser au nom de la « rentabilité ». Sans la mobilisation des associations, de la population et des élus, voilà longtemps qu’ils y seraient parvenus. Aujourd’hui alors que le trafic reprend sur une partie de cette ligne, elle constitue, et pour longtemps, la seule ligne de vie pour la Roya.
- Le réchauffement climatique et ses conséquences ne sont plus une hypothèse de travail, ils sont devenus une réalité. Les débats sans fin pour savoir si nous avons affaire à des crues centenaires ou millénaires n’ont plus lieu d’être. Ces évènements, hier rarissimes, sont devenus de plus en plus fréquents. Cela implique de repenser complètement l’aménagement de notre territoire. Et n’en déplaise à nos bétonneurs zélés les certitudes d’hier n’ont plus lieu d’être.
Dans nos vallées, comme sur la planète avec la crise de la Covid-19, il ne s’agit pas de revenir comme si de rien n’était à l’état antérieur, il s’agit de reconstruire autrement pour que demain soit différent.
Robert Injey