Au fil des enquêtes et des chiffres qui paraissent, la crise du Covid-19 rend de plus en plus évidente une réalité trop souvent occultée de notre département: celle de la très grande précarité qui y sévit. Une précarité bien plus importante que la moyenne nationale ou même que le reste de la Région.
Plusieurs paramètres permettent de mesurer cela. Il y a le taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale, dans certains quartiers du département, il est de l’ordre de 40%. Il y a le problème du mal-logement avec les chiffres révélés la semaine dernière par l’INSEE: le taux des résidences principales sur-occupées est de 11,7% contre 5% au plan national.
Et cette semaine viennent de tomber les chiffres du chômage. Certes, il était attendu que, dans une période de confinement et de réduction de l'activité économique, l’impact sur l’emploi serait assez terrible. Sans compter les 11,3 millions de salariés en chômage partiel, le nombre de demandeurs d’emploi a explosé (+7,1 % au plan national). Mais avec de fortes inégalités : ainsi ce taux passe à 8,7% pour la Région PACA et 14,4% pour les Alpes Maritimes…
Illustration de la fragilité de l’économie azuréenne, trop dépendante du tourisme et du BTP elle est très impactée à chaque crise internationale (Guerre du Golfe, crise financière de 2008 et aujourd’hui Covid-19).
Déjà très en retard sur le plan environnemental (saturation routière, pollution, problème des déchets...) sur les indicateurs sociaux (Taux de pauvreté, mal logement, chômage) les Alpes-Maritimes sont systématiquement en queue de peloton, loin de l’image très luxueuse du bord de mer.
Une réalité qui pose avec force une nouvelle fois la nécessité, dans ce département en particulier, de concevoir l’avenir autrement que par un développement sans fin du sur-tourisme.
Robert Injey