Le Paillon: risque avéré, mais sujet tabou ?

Les élections municipales, en 2026, devraient constituer un moment important. L’occasion  pour permettre aux habitants et aux habitantes de notre territoire de pouvoir débattre des choix pour les années à venir et de voter en toute connaissance de cause. 

Le Paillon: un risque avéré

Mais il est un sujet qui semble tabou, c’est celui du Paillon. Si Christian Estrosi n’aura de cesse de multiplier, à quelques mois du scrutin, les inaugurations de la forêt urbaine sur la dalle couvrant le Paillon, ce dernier semble oublié. Et pourtant, les dramatiques inondations qui ont frappé la ville de Valence en Espagne en 2024 (plus de 200 victimes) nous ont rappelé qu'avec le dérèglement climatique le bassin méditerranéen est devenu une véritable marmite. Nice n'est pas à l'abri d'un tel évènement et le Paillon est un risque avéré.

Mais nous sommes confrontés à une lenteur scandaleuse dans la révision d’un document majeur: le PPRI Paillon (Plan Prévention Risques d’Inondation). 

Celui qui est toujours en vigueur a été  adopté le 17 novembre 1999. C’est le plus ancien du département et sans doute un des plus anciens en France et les études datent de 1996. Il y a près de 30 ans. 

Révision du PPRI: un retard scandaleux

Un arrêté préfectoral, en date de mars 2020, avait lancé la révision de ce document. A défaut d'absence d’approbation «dans les trois ans, prolongés de dix-mois mois, qui ont suivi sa prescription par arrêté préfectoral », la préfecture a du prendre un nouvel arrêté en date du 14 janvier 2025. 

Comment ne pas être scandalisé  par le retard pris dans la procédure pour la révision de ce PPRI? 

Comment ne pas être scandalisé par un retard qui repousse encore plus loin les prises de décisions pour prendre les mesures pour réduire les risques liés aux crues du Paillon?

Comment ne pas être scandalisé par un retard qui prive les habitantes et les habitants de nos territoires du droit à l’information concernant ce risque majeur ?

Le droit d’être informé 

Le droit d’être informé, par exemple, sur:

-L’incidence d’une pluviométrie sur le bassin du Paillon du niveau de la tempête Alex ou de Valence (600-400 mm en quelques heures).

- L’analyse sur les niveaux de débordements du Paillon  et ses conséquences sur Nice.

- L’évaluation sur le risque encouru par les Niçoises et les Niçois avec le maintien de la dalle recouvrant le Paillon et, de fait, occupant entre 20 à 25% du lit du Paillon.

- Le maire de Nice, a fait part du risque important pour le lycée Apollinaire,  «qui n’aurait jamais dû être construit là». Son déplacement est-il envisagé ? 

- Le même a évoqué que le Palais des Expositions devrait lui aussi être déplacé en raison du risque de submersion, mais qu'il était classé et que l’Etat «doit prendre ses responsabilités». Que décide l'Etat ?

Ces questions relèvent d'enjeux de sécurité publique, pouvons-nous espérer une consultation publique sur ce dossier, qui concerne une bonne moitié de la ville, avant les prochaines échéances municipales?

Ou bien certains préféreront-ils poursuivre la politique de l’autruche. 

Une attitude qui est criminelle face à l’ampleur des risques.  

Robert Injey