Il y a une semaine, certains ne cessaient de faire le tour des plateaux télé pour dire que maintenant «c'était le tour de la gauche» à Matignon. Nous avions pu constater, depuis l'été 2024, que ce n'était pas l'intention de Macron, mais les mêmes ont tenté de surfer sur cette illusion. Ensuite, toujours les mêmes, ont laissé subtilement entendre que cela pouvait toujours être un gouvernement de gauche avec des ministres de droite. Finalement, nous avons un gouvernement bien de droite. Et une partie de ceux qui nous annonçaient, il y une semaine, que l'heure de la gauche était arrivée, soutiennent ce gouvernement de droite.
L'argument invoqué, ce serait la grande victoire avec la suspension de la réforme des retraites. Ce n'est pas une suspension c'est un report sur 2 ans et à l'arrivée, à partir de la génération 1970, ils et elles ne pourront partir à la retraite qu'à 64 ans et 172 trimestres cotisés.
Ce n'est pas une victoire, c'est une mesure transitoire qui ne va pas bénéficier à tout le monde car existe toujours le seuil de 170 trimestre cotisés. Mais l'objectif pour Macron et Lecornu c'est de faire passer le reste: par exemple, la non indexation des retraites et des prestations sociales qui va permettre au gouvernement de gratter 3,6 milliards d'euros. Sans parler que les 4 années suivantes l'indexation des retraites et des prestations sera inférieure de 0,4 point sur l'inflation, soit une perte de pouvoir d'achat pour 18 millions de retraités. A mettre en rapport avec «le coût» de la suspension de la réforme des retraites, c'est 400 millions en 2026, 1,8 milliard en 2027. Et ne parlons pas du doublement des franchises médicales par exemple...
Robert Injey