Dimanche 1er septembre c’est le dernier match du Gym au stade du Ray.
Ce dernier match au Ray est aussi l’occasion de revenir sur ces décennies d’épopées, de joies et de tristesses. Deux séries de souvenir me reviennent.
Mes premiers souvenirs du Gym remontent au début des années 70. Ils ne se situent pas au stade du Ray mais au stade Vélodrome. Né à Nice, supporter de toujours du Gym, l’activité professionnelle de mes parents les avaient amené à aller vivre à Martigues. Supporter du Gym en terre d’OM, cela relevait d’une certaine folie, surtout à l’époque des Skoblar , Magnusson, Loubet.
C’est pour voir « mon » équipe que mon père m’amène la première fois au Vélodrome pour un OM-Nice (saison 70-71). Premier match, première déception, Nice ce jour là perd 4-0. Le lendemain dans la cour de récréation j’ai du affronter les sarcasmes de mes petits copains de classe …
Second souvenir toujours au Vélodrome c’est le jour où Charly Loubet en partance pour un retour à Nice effectue son dernier match sous les couleurs olympiennes. Il sort pendant le match et je garde le souvenir d’un stade qui hurle pendant un long moment « Loubet, Loubet … ». Moment d’émotion particulier surtout que Charly Loubet fut dans ces année là mon joueur préféré.
Mon premier souvenir au Ray c’est en 72 pour le match amical entre le Gym et la grande équipe d’Ajax d’Amsterdam. Au-delà du score (1-3 pour l’Ajax) c’était la joie d’avoir vu une équipe quasi mythique, un rêve pour un gamin de 10 ans.
Seconde série de souvenirs, les années 80 marquées par l’allée retour D1 – D2 et les angoisses de bas de classement. Saison 82-83 un match contre Reims, me semble-t-il, sous la pluie dans un stade ou nous étions que quelques centaines … triste ambiance.
Période plus heureuse, la remontée en 85 et l’accueil tard dans la nuit de l’équipe après le dernier match à Grenoble.
Une foule immense dans le hall de l’Aéroport (Hall 1 aujourd’hui), j’en garde encore une cicatrice à la main, souvenir de la pression de la foule contre une barrière.
Enfin le match qui m’a sans doute le plus marqué, celui en barrage contre Strasbourg en 1990. Tous les éléments, les statistiques des barrages, le résultat du match aller, les commentaires de la presse donnaient le Gym en seconde division. Magie du foot, dans un stade en folie, Nice l’emporte 6 – 0. Une joie plus grande, plus forte encore que lors de la victoire en coupe de France en 1997.
Le départ du Ray c’est la fin d’une époque, celle d’un stade au cœur de la ville, marquée par des moments d’émotions très fortes. Celle d’un foot moins « bouffé » par le business….
Personnellement, tout en souhaitant bonne chance au Gym dans son nouveau stade, je ne participerais pas aux festivités officielles pour l’inauguration de celui-ci. Ce n’est pas le principe d’un nouveau stade (nécessaire) qui est en cause, mais le choix du montage financier (coûteux) qui a conduit à sa réalisation, le lieu d’implantation et les aberrations environnementales qui l’accompagnent. Avec ma collègue E. Gaziello nous sommes revenus souvent et longuement sur le sujet et passé l’euphorie du début nous aurons l’occasion d’y revenir…. (1).
Robert Injey
(1) cf la lettre aux supporters : http://www.robert-injey.com/article-lettre-ouverte-aux-supporters-du-gym-86582697.html)