Ruffin a lancé l'idée d'une marche nationale le samedi 5 mai.
Peut m'importe qui lance l'idée, celle-ci me paraît utile pour plusieurs raisons.
Pour l'instant la mobilisation des salarié.e.s est importante dans certains secteurs et d’autres continuent à s’organiser pour mieux se défendre.
Les questions soulevées par les mobilisations du monde du travail sont nombreuses mais se rejoignent autour d’un axe évident : travailler pour qui, pourquoi et comment. La question du bon fonctionnement de la société est posée : services publics, protection sociale, cotisations sociales…le chantier à ouvrir est vaste pour répondre à ces revendications. Ce sont des luttes d’intérêt général que les salarié.e.s développent. Le besoin de convergences interprofessionnelles est posé et se construit.
Les luttes à l'université posent une nouvelle fois avec force l'enjeu que représente le droit aux études pour toutes et tous. Aujourd’hui au nom d'une plus grande adaptabilité aux exigences capitalistes, le gouvernement fait une nouvelle tentative pour casser notre système de formation et instaurer une véritable sélection pour l'accès aux études.
Les luttes des retraités, celle dans les EHPAD posent elles aussi une question de société, celle de la place de nos ainé.e.s dans notre société et des moyens que celle-ci y consacre.
Que nous soyons retraité.e.s, étudiant.e.s, salarié.e.s ou privé.e.s d'emploi, dans toute la société une aspiration de transformation sociale s'exprime. Pour l'instant cette aspiration ne converge pas, elle est très sectorisée.
Nous ne gagnerons pas face à Macron et ses contre-réformes chacun dans notre coin. D'un point de vue tactique il faut toujours se souvenir du combat des Horaces et du Curiaces. Il y a besoin de moments très forts de la mobilisation, qui fassent évènement par le nombre et donne à voir d'un rapport de force. C’est en ce sens que la question d’une manifestation nationale mérite d’être posée
Il y a une responsabilité collective pour parvenir à des convergences: des forces syndicales mais aussi des forces politiques de Gauche et d'une partie du mouvement associatif.
Dans le mouvement syndical, comme politique et associatif des divergences existent sur les réponses à apporter. II est tout à fait illusoire de croire que nous parviendrons dans les semaines à venir à porter ensemble un projet commun . Néanmoins dans l'immédiat, mettre en échec le projet de régression sociale de Macron et de son gouvernement est une priorité qui peut nous permettre de rassembler largement. Une priorité pour éviter qu'ils démantèlent totalement les avancées sociales de notre pays ou bien encore qu'ils transforment totalement notre démocratie en une monarchie présidentielle avec des baronnies métropolitaines.
14 avril, 19 avril, 1er mai, 5 mai... toutes les dates doivent constituer autant d'occasions d’élargir le mouvement et de construire un rapport de force. Les mobilisations ne s'opposent pas, mais elles peuvent s’additionner en élargissant le nombre de femmes et d'hommes qui jugent que cela peut-être utile d'agir pour mettre en échec Macron.
Robert Injey