Ne banalisons rien!

Dans l’actualité se multiplient les signes d’une régression dangereuse de nos sociétés à travers la planète. Après Trump aux États-Unis, Erdogan en Turquie, la victoire du fasciste Jair Bolsonaro au Brésil est sans doute le plus triste exemple par l’ampleur du phénomène et l’importance géopolitique de ce pays. La bonne réaction des milieux financiers depuis que s’annonce la victoire de Bolsonaro (la bourse de São Paulo est en hausse de 20 % depuis le mois de septembre) illustre le vieux slogan de la droite et du patronat dans les années 30 : « Plutôt Hitler que le Front populaire ».

Confirmation aussi d’une réalité : comme dans les années 20 et 30, l’extrême droite arrive au pouvoir, souvent, par les urnes.

L’Europe n’est pas épargnée par cette poussée. Plusieurs pays penchent dangereusement vers cette dérive. Dans ce combat, le patronat et la droite feront toujours le choix du pire. Ne sous estimons pas la tentative des forces de l’argent de faire taire toute tentative portant l’ambition d’une alternative. La criminalisation de l’action syndicale comme l’acharnement judiciaire contre la France Insoumise participent à ce mouvement. Que l’on apprécie ou pas la posture et les déclarations de J.-L. Mélenchon, le dispositif mis en place, et les répliques à cette affaire, ne visent pas à « éclairer la justice » mais à tenter de disqualifier un mouvement potentiellement dangereux pour les tenants de l’ordre établi.

Dans ces moments-là, les progressistes ne doivent jamais perdre de vue que la lutte des classes est une réalité de tous les instants et que pour imposer son ordre, le grand patronat n’a pas le moindre état d’âme.

Robert Injey