1/ Sur la question du Paillon, les propos de Christian Estrosi sont parfois hallucinants. Son affirmation qu'avec la destruction d'Acropolis, en cas de crue, cela va faciliter, grâce à la coulée verte, l'évacuation des eaux du Paillon directement vers la mer relève d'une profonde méconnaissance de l'existence du lit mineur du Paillon (photo). En cas de très forte crue, les eaux du Paillon iront, à partir de l'église du Voeu, si ce n'est plus en amont, vers le centre ville, ou bien encore vers le vieux Nice. Pour se rendre compte de cette réalité, il suffit de se rendre sur la coulée verte face à l'église du Vœu. Celle-ci est 1,5 à 2 mètres en dessous du niveau de la coulée verte...
2/ Estrosi détruit Acropolis, en avançant des arguments liés au risque de submersion, mais rénove la BMVR «Louis Nucéra» et lance des projets pour le PEX. Où est la cohérence ??
2/ Si les constructions sur le Paillon sont un problème, celles dans le Paillon le sont encore plus. Toutes les structures de soutènement de la dalle du Paillon empiètent le lit du Paillon (cf photo ci-jointe), sans doute de plus de 20 %, réduisant d'autant le volume d'évacuation des eaux dans le lit du Paillon.
3/ Un des grands sujets sur ce dossier c'est le retard pris par la Métropole et l'Etat dans l'évaluation des risques. Un seul exemple dans ses conclusions sur le dossier C. Estrosi annonce comme opération en cours, «la réalisation d'un modèle physique de la couverture du Paillon dans la traversée de Nice». Cette opération le maire de Nice s'y était engagé dans un courrier en date 12 décembre 2012 (photo page 14 du PAPI 2013-2019 ci joint) puis par une délibération du conseil métropolitain en date du 20 décembre 2013. Une opération qui était même budgétisée, en 2013, pour 680 000 euros HT. Un engagement renouvelé en 2019 (délibération 26.4 du bureau métropolitain du 12/07/2019). Il aura donc fallu 12 années pour voir la Métropole engager cette opération. Et nous n'avons pas encore les résultats...
4/ Pourquoi ces retards, pourquoi ces hésitations, pourquoi ces choix parfois contradictoires??? La raison est sans doute l'inquiétude des décideurs sur les conséquences d'une évaluation des risques réels du Paillon dans sa traversée de Nice. Si C. Estrosi évoque la possibilité d'expropriations et du recours au fond Barnier concernant le Magnan, il se garde bien d'évoquer cela concernant le Paillon... Et pour cause nous sommes dans une toute autre dimension. La meilleure solution est-elle d'éviter le sujet ? De jouer la montre en espérant compter sur la chance? Ou bien faut-il prendre la question à bras le corps avec une remise en cause de tous les aménagements sur et dans le lit majeur du Paillon, un rehaussement de l'endiguement, la création d'un déversoir en amont de Bon-Voyage, comme il peut en exister un à Breil sur Roya ???
Un jour ou l'autre il faudra bien affronter ce débat, en espérant que d'ici là une catastrophe ne s'abatte sur le bassin versant des Paillons.
Robert Injey