Février 2014, Christian Estrosi inaugure en grande pompe une (petite) réplique de la statue de la Liberté, signée par son créateur, le sculpteur français Auguste Bartholdi. Un sculpteur qui fut aussi aide de camp de Garibaldi en 1870.
Octobre 2024, Christian Estrosi inaugure une statue de Jeanne d’Arc œuvre d’un collectif d’artistes d’extrême droite.
Il n’est pas nécessaire de revenir sur la symbolique de la statue de la Liberté, qui depuis 140 ans constitue un des symboles des USA.
Par contre celle de la Jeanne d’Arc inaugurée par Christian Estrosi, est plus sournoise. Sa posture est révélatrice. Elle ne porte pas l’épée, ou l'étendard du Roi, comme si elle lançait l’assaut contre les envahisseurs anglais. Elle porte son épée comme si c’était une croix. C’est une allusion évidente aux croisades. Un choix, de la part des concepteurs de la statue, qui ne doit rien au hasard et s’inscrit totalement dans la réinterprétation de l’image de Jeanne d’Arc par l'extrême droite depuis le XIXè siècle.
Faut-il le rappeler, Jeanne d’Arc combattait à l’époque des catholiques anglais (Le schisme avec Rome n’intervient qu’un siècle plus tard) et qu’elle fut condamnée au bûcher par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et ancien recteur de l’Université de Paris?
En passant de la statue de la Liberté à celle d’une réinterprétation du rôle de Jeanne d’Arc, Christian Estrosi illustre ainsi, dans l’espace public, son profond glissement vers l’extrême droite. Un glissement qui touche l’ensemble de la droite dans son ensemble. Pitoyable!
Robert Injey