Humble, empathique, mielleux, le Macron de lundi dernier était assez différent de celui qui parlait des «gens de rien», des «fainéants» ou bien encore des «illettrées». Face à une situation exceptionnelle, le Président nous a joué une partition différente pour être en phase avec les préoccupations et l’attente des gens. N'ayons aucune illusion sur une soudaine «conversion» du Président des ultrariches, d’autres avant lui nous ont déjà joué la même partition. Comment ne pas sourire en entendant Macron dire: "va falloir se réinventer, moi y compris". Tout le monde à encore en tête Nicolas Sarkozy osant déclarer: «j'ai changé». Et comme Sarkozy osant citer Guy Môquet, symbole de la Résistance, Macron ose parler du retour des” Jours Heureux”, allusion directe au Programme du Conseil National de la Résistance.
Ne nous y trompons pas : le jour d’après sera marqué par la volonté du monde de la finance de retrouver rapidement le monde d’hier avec ses dividendes . Pour y parvenir il compte bien faire faire payer la crise aux salariés, au petit commerce, aux artisans et leur famille.
Dès à présent, parfois de manière grossière comme le président du Medef, souvent de manière plus sournoise, la droite et le Medef commencent à installer l’idée qu’il faudra «faire des efforts». Une volonté d’autant plus forte qu’avec la crise actuelle on se rend compte que les métiers hier méprisés, comme caissières de supermarché ou éboueurs, sont indispensables au quotidien, à l’inverse des traders, des grands communicants et autres rentiers…
Faire des efforts? Oui il faudra en faire, mais pour tirer les leçons de cette crise, pour remettre en cause les logiques libérales qui nous mènent tous et la planète avec, dans le mur. Des efforts pour sortir de cette fuite en avant sans fin dans laquelle nous poussent la quête effrénée du profit d’une minorité.
Des efforts pour que le «jour d’après» soit réellement différent du « jour d'avant».
Robert Injey