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Robert Injey

Blog personnel sur l'actualité politique à Nice et en France

Création de la ligne 2 du tramway : des questions sans réponses

Publié le 30 Mars 2012 par Groupe communiste in Conseils municipaux et communautaires

Ce jeudi 29 mars le conseil municipal de Nice se prononçait sur l’avis, suite aux enquêtes publiques conjointes, d’intérêt général du projet de la ligne 2 du Tramway. Fervents partisans du développement du tramway et des transports collectifs, nous avons pourtant voté contre cette délibération.

Les motivations de ce vote sont de plusieurs ordres qu’a développé Emmanuelle Gaziello dans son intervention :.

Financiers : aucun chiffrage sérieux n’existe aujourd’hui, les chiffres avancés par C. Estrosi n’ont cessé de varier et surtout sous-estiment le coût final de l’option tunnel. A plusieurs reprises nous nous sommes exprimés là-dessus. Nous prenons date….. Mais d’ores et déjà le coût financier de la ligne 2 hypothèque gravement  la réalisation de la ligne 3 et la réalisation de la prolongation de la ligne 1 vers l’Ariane et le Trinité.

L’aberration du choix tunnel : Le tramway est le symbole d’un transport propre. En choisissant l’option tunnel pour des considérations de très court terme - éviter de se mettre certains commerçants à dos et de financer le renouvellement des réseaux souterrains (eau…) qu’il faudra de tout manière faire à un moment donné-, Estrosi fait le choix d’enterrer le transport « propre » pour laisser la pollution automobile ensurface. Bizarre conception du développement durable, dans une ville fortement touchée par la pollution.

La sécurité pour les usagers d’un tel équipement : la lettre d'observations du SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), pointe un grand nombre d’inquiétude :

 «  (…) En souterrain, la section en tunnel représente la partie la plus sensible du projet. Le SDIS n’a aucun retour d'expérience sur ce type d'ouvrage, sauf l’expérience de tunnels routiers qui sont moins risqués par rapport au nombre potentiel de victimes exposées en cas de sinistre avec fort dégagement de fumées et gaz toxiques et/ou en cas de panique.

Il faut noter que 6 rames pourraient être engagées dans l'ouvrage souterrain, soit plus de 1 800 personnes à évacuer en cas de sinistre majeur. Le plan de coupe laisse apparaître un tracé qui ne suit pas une pente régulière d'un bout à l'autre de l'ouvrage.

Des "siphons" apparaissent et peuvent être des points névralgiques en cas de sinistre. L'étude des risques montre que le télescopage de 2 rames ou le feu de rame avec impossibilité de ramener la rame en station, ou effet de panique suite à une panne, peut confronter brutalement le SDIS à une opération particulière et difficile où le nombre important d'impliqués ou de victimes reste essentiel. »

La commission d’enquête semble se contenter d’une solution de vidéosurveillance, et renvoie le Maître d'Ouvrage à une concertation avec le SDIS.

 Pourtant le SDIS a bien identifié les risques, et a bien proposé des solutions :

(…)-«  Après analyse des risques, il est impératif de prévoir des puits de secours judicieusement placés sur les tronçons les plus défavorisés de manière à pouvoir évacuer le plus rapidement possible les usagers impliqués ; Réduire les distances d'investigation des équipes de secours ; Morceler les sections à désenfumer, conformément à la réglementation. Un puits de secours, c’est un ouvrage vertical à l'abri des fumées, avec sas, permettant de passer de l'escalier à la partie tunnel. Ce type d'aménagement existe en France sur des infrastructures de même type."

Dommage que ces propositions –non chiffrées- ne soient pas intégrées dans le projet. Pire la réponse du Maître d'ouvrage, qui réduit les risques d'accident au percutage, et « promet » qu'un incendie serait impossible en raison des matériaux utilisés pour les rames….

Annonce assez illusoire, le jour même du conseil Nice Matin rapporte un incident : « Les voyageurs ont dû quitter le train en gare du Cannet-des-Maures à la suite d’un début d’incendie dans la motrice. »

 

Risque sismique : Les ouvrages ont été calculés en utilisant les dernières règles de construction, notamment l’« Eurocode 8 » qui traite de la conception et du dimensionnement des structures pour leur résistance aux séismes. Or, comme le dit le SDIS il n’y a aucun retour d’expérience dans nos sols alluvionnaires gorgés d’eau qui amplifient le phénomène sismique.

 

Sans réponses à nos interrogations, nous avons voté contre ce projet.

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