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Robert Injey

Blog personnel sur l'actualité politique à Nice et en France

2022: de la visibilité et de l’utilité du PCF

Publié le 14 Décembre 2021 par injey06 in PCF, 2022

2022: de la visibilité et de l’utilité du PCF

De plus en plus de femmes et d’hommes de gauche ne se résolvent pas à voir 2022 se transformer en un nouveau fiasco où la gauche serait écartée du second tour. 

De ce point de vue, au-delà des motivations des organisateurs,  le succès que rencontre la primaire populaire (280 000 signataires à cet instant, sans doute 400 000 fin janvier) doit nous interroger sur l’attente  qui existe à gauche pour ne pas sombrer.

Dans le débat entre les communistes il est assez surprenant de constater que la question de la visibilité du PCF prend complètement le dessus sur la question de l’utilité du PCF. 

Visible, le PCF l’a été, par exemple, lors de la campagne des Européennes où notre candidat a, tout à la fois, fait une belle campagne et a été de l’avis des commentateurs politiques la meilleure tête de liste. Cette visibilité reconnue et appréciée, n’en a pas pour autant empêché que le score à l’arrivée soit de 2,49%, avec la disparition du PCF du Parlement Européen.

Et c’est bien la question de quelle doit-être l’utilité d’une campagne qui se pose. Aujourd’hui en quoi notre campagne et notre candidat sont utiles aux yeux de notre peuple pour répondre à sa première attente: battre la droite et l’extrême droite? 

Force est de constater, au vu des enquêtes d’opinion, qu’ils considèrent que le PCF n’est pas bien utile pour répondre à cet objectif. 

Alors certes, il y a le programme, il y a les différences, plus ou moins importantes, avec les autres partenaires de gauche, mais sont-elles insurmontables quand face à nous se dressent  la possibilité de 5 ans de plus de Macron, ou pire une Pécresse avec un Ciotti à la manœuvre? 

Face aux dangers que représentent la droite et son extrême, l’heure n’est plus à tergiverser, à jouer petit bras et à se regarder le nombril. L’heure est à dresser un front commun contre une nouvelle et terrible régression de notre société. 

De ce point de vue, n’ayons pas l’illusion que nous pourrons sauter la présidentielle et rebondir aux législatives. De par la nature de nos institutions, un fiasco à la présidentielle sera suivi d’un fiasco aux  législatives. 

Dans ce cadre-là, il ne s’agit pas pour le PCF de retirer sa candidature ou d’en rabattre sur son programme. Il s’agit de prendre l'initiative politique pour interpeller les forces progressistes, politiques et sociales, et notre peuple pour trouver les chemins nous évitant le chaos.

C’est la raison pour laquelle au Conseil National des 11 et 12 décembre j’ai voté la proposition de résolution alternative (ci-dessous) proposée par des camarades. Si, sans surprise, une majorité ne s’est pas dégagée pour l’adopter, il n’en demeure pas moins que c’est la seule piste pour sortir de l’impasse. 

Rendre le Parti utile à vaincre - ou tout au moins essayer- la droite et son extrême lors de l’échéance présidentielle, lui donnera une visibilité bien plus grande…

Robert Injey

 

PROPOSITION DE RESOLUTION POUR LE CN DU 11 & 12 décembre 2021 

Une bascule est en train de s’opérer dans le débat politique depuis quelques jours. Avec la désignation de Valérie Pécresse comme candidate des républicains, la Présidentielle a changé de nature. Elle se joue entre une droite libérale, une droite extrémisée et l’extrême droite : Où Ciotti qui ne cache pas ses accointances avec Zemmour est sorti en tête de la primaire de LR, où Pécresse est porteuse d’un projet revanchard, hargneux, antisocial et dangereux pour la démocratie, où l’ancien « polémiste » continue à jouer les accélérateurs de la recomposition de son camp comme de son durcissement idéologique et peut même prétendre accéder au second tour de l’élection, ou Macron qui a en ligne de mire, la destruction de la sécurité sociale, des retraites et des services publics apparait comme le moins pire. 

Face à cette déferlante, la gauche toutes tendances confondues pèse environ un quart des voix. Sa division électorale comme son incapacité à affirmer un horizon commun pour contrer ce mouvement participe, à son corps défendant, de cette droitisation du débat public. En annihilant toute perspective de victoire des forces de gauche et écologistes, elle renforce chaque jour un peu plus la désespérance des classes populaires et hypothèque la force des luttes sociales. Nous avons la responsabilité d’ouvrir un espoir. 

Ce paysage désastreux serait celui de la France de 2022 si rien ne passe aujourd’hui. En laissant aux électeurs de gauche effectuer le choix entre de multiples candidates et candidats dont peut être aucun ne franchira la barre des 10%. En laissant LREM, LR et l’extrême droite confisquer le deuxième tour. 

Pourtant le peuple de France n’a pas glissé vers la droite, vers le fascisme. Tout montre combien les valeurs de solidarité, de partage l’attachement au service public, à la relocalisation industrielle, le combat pour les droits et la fraternité restent très fortement ancrés dans notre pays. L’engagement sous des formes diverses n’a jamais été aussi présent : celui des femmes comme celui des salariés, des militants pour le climat comme pour l’égalité territoriale, les droits des migrants… La faillite de la gauche, ce n’est pas le peuple. Elle est celle de l’absence d’une proposition politique partagée. 

Aujourd’hui par colère, par ras le bol ou par désespoir le peuple de gauche s’apprête massivement à faire la grève des urnes. Comme les trois quarts des électrices et des électeurs de gauche nous pensons plus que jamais qu’une solution doit être recherchée pour faire gagner la gauche, le peuple, la France. Ne pas viser la victoire de la gauche en 2022, c’est banaliser une défaite en rase campagne qui pèsera pendant des décennies sur notre peuple : nous refusons cette perspective ! 

Comment imaginer un seul instant que les législatives se passent bien avec une gauche qui aura disparu des radars à la présidentielle ? Depuis l’inversion du calendrier chacun sait que les législatives ne font qu’amplifier le résultat des présidentielles. Une gauche atomisée à la présidentielle rime avec une Assemblée nationale qui va du bleu foncé au bleu marine. 

Nous ne partons pas du principe que la gauche serait incapable de s’unir à partir d’un contenu authentiquement transformateur. Ce contenu commun démontrera combien l’affirmation de deux gauches irréconciliables est non seulement néfaste, mais elle est aussi absurde. 

C’est pourquoi le conseil national du PCF, par la voix de son candidat Fabien Roussel, sollicite l’ensemble des forces de gauche et les candidats qui les représentent, les forces sociales et citoyennes pour travailler à dégager les convergences, les propositions qui peuvent faire consensus respectant nos différences. Et de créer ainsi les conditions de la construction d’un rassemblement majoritaire de la gauche et des écologistes dès 2022 pour battre Macron.

 

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