Construire du commun

La pandémie s’éloigne même si elle reste vive dans certaines régions du monde et que la vigilance doit demeurer. Maintenant, nous voilà au pied du mur.
Soit on retrouve vite le monde d’avant, avec toutes ses aberrations, sa course effrénée au profit, ses inégalités qui explosent au profit d’une toute petite minorité sans cesse plus riche. Et un retour au monde d’avant d’autant plus rapide qu’il faut rassurer la bourse, qu’il faut rattraper une chute de 11 points du PIB, que les faillites se multiplient, que le chômage explose et va continuer à le faire dans les semaines et les mois à venir. Un retour au monde d’avant au détriment de notre environnement, de nos derniers droits sociaux et démocratiques sur fond d’un nouvel autoritarisme et d’une surveillance généralisée pour « maîtriser » la colère sociale qui est plus que jamais présente.

Soit on tente, tout en répondant à l’urgence sociale, de faire différemment. Différemment en réfléchissant plus en terme de réduction du temps de travail et renforcement de nouveaux droits des salariés plutôt que la précarisation généralisée.

Différemment en réfléchissant plus à la redistribution des richesses et à une véritable intervention des citoyens dans les choix et les buts de la production plutôt qu’à la course sans fin pour le profit maximum.

Différemment en arrêtant d’aller produire tout et n’importe quoi à l’autre bout de la planète pour accroître les marges de quelques euros.

Faire différemment va demander, non pas quelques mesurettes de façade, mais une véritable volonté politique et du temps.
La crise que nous venons de traverser, la crise sociale et la crise climatique plus que jamais présentes, nous montrent chaque fois que l’avenir de la planète et le progrès social ne pourront jamais être la somme des égoïsmes individuels.

L’avenir de la planète et le progrès social seront uniquement la somme des volontés à faire du commun.
Construire du commun c’est le défi qui est devant nous. C’est le grand défi du XXIe siècle.

Robert Injey