Loi SRU à Nice: Faudra-t-il attendre après 2060?

Faudra-t-il attendre après 2060 pour que la ville de Nice atteigne les objectifs fixés par la loi SRU de 25 % de logements sociaux (nous préférons l’expression logements publics) ?

La question se pose alors que le conseil municipal de Nice doit, vendredi 18 octobre, approuver un document intitulé: «Contrat de mixité sociale, objectif engagement et action pour la production de logement social sur la commune de Nice». Un contrat entre la ville, la métropole, l'Etat, l'établissement public foncier PACA et l'établissement public de l'Eco-Vallée. Ce document de 35 pages dresse un état des lieux que l'on peut résumer à quatre phrases:

-«Au 1er janvier 2023, Nice comptabilisait 27 608 logements sociaux pour 190 491 résidences principales, soit une proportion de 14,49 % de logements sociaux».

-En chiffre, la commune doit donc produire 20 014 logements sociaux supplémentaires pour atteindre le taux cible de 25 %.» 

-«Depuis 2001, le nombre de logements sociaux a augmenté de 8539 logements sociaux»

-«Au 1er janvier 2023 la ville de Nice compte 19 460 demandes pour 1 467 attributions, représentant 1 attribution pour 13 demandes»

 Ce document porte aussi un objectif que l'on peut résumer à une phrase: 

-«Au vu de la situation de la commune de Nice et de ses engagements en faveur du logement social, il est décidé de retenir, pour la période 2023-2025, des objectifs correspondant à 33% du nombre de logements sociaux manquants, soit 6789 logements sociaux à réaliser sur la période triennale 2023-2025.»

Mais le même document fait le point sur les opérations en cours ou réalisées pour cette même période 2023-2025, et là on se rend compte de l’énorme différentiel.

En terme de logements locatifs sociaux il est annoncé (pages 30 à 32):

2023: 215 (dont 70 logements étudiants)

2024: 650 (dont 428 logements étudiants)

2025: 554 (dont 100 en résidence autonomie).

Au final sur la période 2023-2025 nous sommes à un total de 1418  très très loin de l’objectif annoncé de 6789 logements locatifs sociaux.  Et encore ce chiffre de 1418 est boosté par les réalisations de logements étudiants (428 sur les trois années).

Avec une moyenne donc de 476 par an sur cette période 2023-2025, nous restons sur le même rythme depuis 2001 et il faudra plus de 40 ans pour atteindre les objectifs de la loi SRU et répondre aux demandes actuelles (19460).

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, ce document en est l’illustration, un objectif affiché que nous savons être totalement fictif. Que le préfet  signe ce «contrat» est significatif du peu d’empressement non seulement de Christian Estrosi, mais aussi du gouvernement  pour faire face à la crise du logement qui frappe notre territoire, notre pays depuis des décennies. 

Robert Injey