Lors du conseil municipal du vendredi 18 octobre 2024, la ville de Nice va procéder à la vente, au Centre Communal d’Action Sociale, du local situé au 14 avenue du 15e corps. Actuellement ce local est loué par le CCAS, dans le cadre d'une occupation précaire à titre onéreux, pour y abriter les services de lutte contre la précarité.
Pour cette acquisition le CCAS va débourser la somme de 2 761 276 € (somme prenant en compte plus de 230 000 euros de travaux déboursée par le CCAS en lieu et place de la ville de Nice) . La ville de Nice n'ayant même pas la décence de faire bénéficier le CCAS de la marge d'appréciation de 10 % sur l'évaluation des domaines (2 963 000€).
Cette vente amène deux remarques:
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Il faut que la ville de Nice soit dans une situation financière très critique pour aller ponctionner dans les caisses du CCAS près de 3 millions d'euros.
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D'autant plus que la subvention de la Ville au CCAS stagne à 19 millions d'euros depuis 2021, alors que dans le même temps l'inflation est importante (+1,6 % en 2021; +5,2 % en 2022; + 4,9 % en 2023, et des projections de +2,5 % pour 2024 et +1,5 % pour 2025 (projections Banque de France). Une simple actualisation de la subvention du CCAS aurait dû porter celle-ci à près de 22 millions d’euros pour 2024.
Alors que la précarité se développe, que tous les acteurs qui agissent dans ce domaine (Resto du Coeur, Secours populaire, Secours catholique….) ne cessent de devoir répondre à des besoins grandissants, la stagnation de la subvention du CCAS et la ponction de près de 3 millions d’euros dans son budget, via une vente, illustrent, une fois de plus, que répondre à l’urgence sociale n’est qu’une variable d'ajustement pour le maire de Nice.
Robert Injey